L'orgue de la cathédrale de Vannes est une oeuvre du 18 ième siècle du facteur d'orgues Marcellin Tribuot

 

Brève histoire de l'orgue

C'est en 1740, sous l'épiscopat de Monseigneur Antoine Fagon, que le Chapître de la Cathédrale Saint Pierre de Vannes décide de commander un nouvel orgue pour remplacer celui du XVIIe siècle devenu trop vétuste.

Autour de Marcellin Tribuot, le facteur d'orgues, sept personnes travaillent à la réalisation de la tribune et du buffet. Un architecte, Pierre Bourgogne, un dessinateur, le sieur Renaud, un menuisier, Sieur Guyot, un charpentier, Sieur Thomazic, deux tourneurs sur bois, sieurs Pintier et Michel Housset et deux sculpteurs vannetais sieur Jean Véniat et sieur François-Joseph Lottembert. Les travaux commandés en 1740 seront terminés deux ans plus tard. Deux équipes se partagent le travail : l'une s'occupe de la tribune, l'autre du buffet.


Le menuisier, sieur Guyot exécute le buffet dessiné par sieur Renaud. Enfin les sculpteurs Véniat et Lottembert réalisent le décor sculpté.

L'orgue est constitué de deux buffets : le positif et le grand orgue.

Le positif est placé en encorbellement au milieu de la tribune tandis que le massif du grand-orgue est composé de trois niveaux de panneaux moulurés, carrés au niveau inférieur, rectangulaires horizontaux au niveau médian et rectangulaires verticaux au niveau supérieur. Au centre du massif s'ordonne, autour de la fenêtre de la console aujourd'hui fermée, panneaux rectangulaires et carrés alternés sur trois étages.

La simplicité de la composition de ce buffet, ponctuée par des éléments marquants de sculpture, met en valeur la tuyauterie de l'orgue.

La conception d'ensemble est axée sur l'instrument et non sur la construction qui l'accompagne. Cependant, cette sobriété caractéristique du milieu du XVIIIe siècle est agrémentée par la liberté de création des sculpteurs qui ont ici fait preuve d'une grande maîtrise et d'un esprit inventif original.

En 1894, l'instrument est reconstruit par Louis Debierre qui installe une traction électrique.

Le facteur Georges Gloton restaure l'instrument en 1920 puis, une seconde fois, en 1935.

Le 18 juillet 1980, la partie instrumentale est classée « monument historique ».

En 1984, il fut décidé de restaurer l'orgue à l'identique et les travaux ont été confiés aux facteurs Claude Thibaud et Claude Madigout, de Nantes. L'ensemble du matériel mis en place par Louis Debierre en 1896 a été conservé et seul un jeu de cornet est venu compléter la composition initiale du facteur d'orgues nantais.

Les travaux de restauration de l'orgue

Commencés le 19 février 1984 pour s'achever au mois d'octobre 1985, les travaux de restauration ont porté à la fois sur la partie instrumentale et sur le buffet de l'orgue,

Les travaux ont été divisés en trois phases:

1ière Phase : Le démontage de l'instrument

Exceptés les tuyaux de façade qui attendront 1985 pour subir ce rajeunissement, les 1837 tuyaux composant l'instrument furent déposés. Les facteurs accomplirent le travail minutieux qui consista à nettoyer, réparer les tuyaux un à un, . En réalité, les tuyaux romantiques, de très bonne qualité, n'avaient que très peu souffert et les facteurs durent simplement restituer certains jeux qui avaient pâti d'interventions antérieures malheureuses.
Vinrent ensuite les grands réservoirs, les soufflets ont été ouverts et nettoyés; leur parfaite étanchéité a été vérifiée et les peaux ont été réparées là où elles comportaient des fuites. Par la suite, les facteurs s'attaquèrent aux sommiers qui se révélèrent en excellent état et bien que maintenus en place. Ils furent, à leur tour, nettoyés, leurs soupapes et blocs électro-aimant démontés.
Ces tâches achevées, les facteurs entreprirent les travaux d'atelier pour la construction d'un jeu de cornet neuf, la préparation des nouveaux câbles électriques, la restauration des blocs pneumatiques, la réparation de certains tuyaux et la remise à neuf des claviers.


2ième phase : La restauration du buffet et de la tribune

Cette remise en valeur a été effectuée, durant les mois de juillet et août 1984 par Monsieur Jean Poilpré, ébéniste et restaurateur d'art de Saint-Quay-Portrieux, aidé de deux compagnons. Le travail consistait à restituer au beau buffet sa teinte d'origine. La suppression, par raclage et ponçage, des couches de vieux vernis, permit d'obtenir une homogénéité dans la teinte de l'ensemble. Désormais éclairci, le beau chêne révèle enfin la qualité des sculptures qui ornent le buffet.
En menuiserie, la réparation des parties ayant subi une dégradation entraîna la vérification des assemblages et le rechevillage des montants. Les manques en moulures et motifs sculptés ont été remplacés et exécutés à l'identique. Enfin, quatre couches de cire ont été nécessaires, pour obtenir après lustrage, l'aspect définitif souhaité.


3ième phase : Le remontage de la partie instrumentale

Au mois de mai 1985, les facteurs revinrent à la tribune de l'orgue pour mener à bien le remontage de l'instrument. Cette tâche comportait, entre autre, la restauration à l'identique de tous les organes de transmissions entre les claviers et le matériel sonore.
La console et les claviers furent remontés avec toute la mécanique et les contacts électriques existants dans ce type de transmission.
Une fois réparés, les plus gros tuyaux de la montre 16 et de la montre 8 reprirent leur place, et la façade, ainsi remeublée, retrouva son aspect initial dès la fin juillet 1985.
Par la suite, les facteurs procédèrent à l'installation des nouveaux sommiers du cornet, placés au centre du buffet juste dernière la façade.
Enfin, l'ultime phase, est survenue l'harmonisation : accorder chaque tuyau, surveiller l'harmonisation, égaliser la puissance du son des tuyaux et régler la puissance des jeux les uns par rapport aux autres. Cette élaboration de la couleur sonore de l'instrument n'a pas laissé de côté le réglage de la promptitude des attaques de chaque tuyau et l'ajustage de toute la mécanique de l'orgue.

L'architecture extérieure de la cathédrale Saint Pierre de Vannes a été fortement reprise au 19ième siècle. Ses entrées principales étaient la porte principale, la Porte des Chanoines, la Porte aux Ducs.

En 1866, reprenant un projet de Brunet-Debaisnes, M. Charier propose de doter la cathédrale Saint Pierre de Vannes d´une façade harmonique de son invention, dans le style gothique rayonnant, en enrobant complètement la tour nord de maçonneries neuves et en lui donnant une symétrique au sud. À la demande de Labrouste, inspecteur général des édifices diocésains, c´est une solution moins radicale qui est finalement retenue, puisqu´elle respecte les dispositions anciennes de la tour nord, mais le reste du frontispice est une création intégrale du XIX ième siècle.

L'ancienne façade de la cathédrale

Plusieurs relevés datant de 1862 permettent de connaître l´état antérieur de la façade, dont les parties basses des tours étaient du reste dissimulées par des constructions civiles à pans de bois. Sur la tour Nord, au-dessus des parties basses, apparaissent trois arcades en tiers-point retombant sur d´élégantes colonnes par l´intermédiaire de chapiteaux à crochets.

Les deux étages supérieurs de la tour étaient respectivement éclairés par deux baies en plein-cintre séparées par un trumeau et par trois baies en tiers-point encadrées par deux arcades aveugles. Au-dessus, s´élevait une flèche octogonale haute de quelque 23 m, éclairée par quatre lucarnes et cantonnée de quatre clochetons d´angle – les “ quatre fillettes et petites tourelles, qui sont au cerne du grand aguillon d´iceluy clocher ”, mentionnées par une expertise de 1536.

La partie centrale, au même niveau, comprenait une grande baie (qui apparaît murée, mais divisée en deux lancettes sur un relevé de 1824) dont l´arc à peine brisé tend vers le plein-cintre, encadrée de deux arcades aveugles plus basses en tiers-point.

La tour Sud n´était, en fait, qu´une tourelle de plan carré, couronnée par un étage et une flèche de pierre octogonaux, dont la seule fonction était d´abriter un escalier en vis. Son premier étage était allégé par deux arcades aveugles en tiers-point, moins larges que celles du nord.

Exception faite de la dissymétrie des tours, cette façade présente d´évidentes ressemblances, soulignées par L. de Farcy dès 1886, avec celle de la cathédrale d´Angers, datée des années 1180, qui fit également école au Puy-Notre-Dame.

Toutefois, on pouvait y déceler quelques influences du décor normand, dans les motifs en décaissement de trilobes et de quadrilobes qui allègaient les arcades et les écoinçons du premier étage.

Le portail primitif, remplacé à partir de 1484 par un ouvrage de style flamboyant achevé en moins de dix ans, cédait  à son tour la place en 1782 à une porte classique à arc segmentaire d´une grande simplicité, au-dessus de laquelle était conservé le tympan vitré, privé de son réseau.

Il était précédé d´un porche, qui avait lui-même pris la place d´un ouvrage semblable du XIII ième siècle – autre point commun avec la cathédrale d'Angers, comme d´ailleurs avec celle de Saint-Pol-de-Léon : haut de 10,78 m, il était couronné d´une balustrade à mouchettes et ouvrait sur le parvis par un arc garni d´une suite de trilobes ajourés, à accolade et fleuron couronné d´un gâble. En 1494, le sculpteur Jean André y avait installé les statues du Christ en croix entre la Vierge et saint Jean. De nombreux éléments lapidaires en sont conservés dans le déambulatoire.

On peut restituer, pour le portail intérieur, bâti en calcaire sur un soubassement en granit, deux portes géminées en anse de panier surmontées d´un tympan vitré, réunies sous une voussure à quatre rangées décorées de rinceaux de vigne, feuilles de chêne et de chou et de niches à dais en calcaire, encadrée de deux pilastres amortis par des pinacles et surmontée d´un cordon en accolade orné d´une couronne de trilobes.

À la différence des églises gothiques du Midi, qui réunissent sous une même toiture nef et chapelles latérales, ces dernières étaient dès l´origine dotées d'une couverture distincte, en terrasse.

Les fenêtres hautes étaient de médiocres dimensions, accusant le parti général de muralité de l´édifice. Les relevés établis en 1863 semblaient indiquer qu´à cette date, toutes les baies du côté sud étaient dépourvues de remplages. Pourtant, en 1848, Guilhermy décrivait encore des “ fenêtres hautes en ogive, avec meneaux et compartiments compliqués ”. Après que le restaurateur ait doté toutes les baies de remplages rayonnants en contradiction flagrante avec le style de la nef, seule celle de la troisième travée, côté nord, conserve un réseau flamboyant, composé de quatre lancettes tréflées surmontées d´une rose formée de quatre mouchettes tournantes.

Bâtis en calcaire, ses meneaux présentaient des bases et des profils du XV ième siècle, et ses piédroits semblaient solidaires des maçonneries voisines, mais une réfection à l´identique, que certaines sources datent de 1845, n´est pas à exclure.

Les chapelles latérales étaient épaulées par des contreforts à ressauts couronnés par des pinacles à 45° et reliés par de minces arcs-boutants à ceux du vaisseau central qui étaient eux, amortis en bâtière et flanqués d´un pinacle à 45° encadré de deux petits pinacles orthogonaux.

Un portail à tympan vitré s´ouvrait dans la troisième travée ; son arc segmentaire témoigne d´une réfection à la fin du XVIII ième siècle.

L'ancien dessin de la "Porte aux Ducs"

Bâti en 1504 sous la conduite de Guillaume Yvon, le portail des ducs, muré et masqué par un autel depuis 1776, donnait accès au bras sud du transept. La dénivellation de la rue Saint-Guenhael avait obligé à créer un escalier à double rampe, visible sur les plans du XVIII ième siècle et dont les arrachements sont encore lisibles dans la maçonnerie.

Le premier registre présentait un portail formé à l´origine de deux portes géminées, muré en partie basse et un tympan vitré sous un arc en accolade et un gâble surmonté d´un écu et d´un fleuron. Pierre Bodinaye y avait “ imprimé les armoiries de Bretagne et l´ecusson de l´évêque ”en 1505.

La voussure était simplement moulurée, dépourvue du décor végétal encore présent au portail ouest.

Au deuxième registre s´ouvrait une grande baie devant laquelle passait une galerie à balustrade.

Enfin, au troisième registre, le pignon en retrait de l´alignement des niveaux inférieurs était également précédé d´une coursière à garde-corps. Bien que construit une douzaine d´années après son homologue du sud et sous la conduite d´un nouveau maître d´oeuvre, Pierre Cadio, le bras nord du transept, était encadré par deux contreforts angulaires,  en reprenait l´essentiel des dispositions.

L'ancien dessin de la "Porte des Chanoines"

Au registre inférieur, un portail à deux portes géminées surmontées d´un tympan vitré, d´une accolade à fleuron et d´un gâble, dit portail des chanoines, était très semblable au portail sud du choeur de la chapelle de Quelven. Lui aussi condamné en 1776, il a été rouvert en 1956.

Au-dessus, une baie, garnie de trois lancettes au XIX ième siècle, confirmait par ses dimensions modestes le fort parti de muralité de cette façade. Le décor de la Renaissance y faisait son apparition sous la forme de six niches à coquille, dans les piédroits du portail. Les statuettes qui ornaient les contreforts sont l´oeuvre du même atelier que celles de l´arc triomphal.

L'architecture intérieure de la cathédrale Saint Pierre de Vannes a été révisée de nombreuses fois pour répondre à l'accueil des pélerins du tombeau de Saint Vincent Ferrier et aux difficultés de financement

 

La cathédrale Saint Pierre de Vannes est un édifice assez considérable, mais peu important sous le rapport de l´art. En effet, son architecture a été revisitée de très nombreuses fois. Rejoignant le jugement de Mérimée, Guilhermy, qui a visité l´édifice en 1848, se montra sévère dans ses notes, : « La cathédrale de Vannes, reconstruite en 1443, a été réparée presque entièrement à l´intérieur vers le milieu du XVIIe ième siècle, et, à l´exception des tours et du portail, elle n´offre presque aucun intérêt. »

Certes, de l´édifice médiéval ne subsistent aujourd´hui, outre quelques vestiges du chœur roman, que la tour nord de la façade, du premier quart du XIIIe ième siècle, la nef reconstruite dans le troisième quart du XVe et le transept élevé entre 1504 et 1520. Mais ces éléments méritent mieux que le mépris des antiquaires du XIXe ième siècle.

L´édifice est implanté sur un terrain en forte pente vers le nord-est. Lors de la reconstruction de la cathédrale aux XV ième et XVIi ième siècles, le parcellaire très dense avait imposé aux chanoines d´acquérir des maisons voisines, Cette contrainte explique les dimensions médiocres de la tour et du bras sud du transept.

L'ancien dessin de la nef

La nef, longue de 43 m pour une largeur de 13,80 m, comportait cinq travées,  outre celle des tours, qui abritait le buffet d´orgues et avait été, comme sa voisine, voûtée d´ogives au XIXe ième siècle. Des chapelles avaient été aménagées entre les contreforts.

Cette conception d´une nef à vaisseau unique encadrée par des chapelles latérales constituait une singularité dans le contexte breton. Ce dessin est en revanche fréquent, sinon prédominant, dans une aire géographique qui couvre le Languedoc et la Catalogne. Ainsi, cette forme il apparaît simultanément sur plusieurs chantiers du dernier tiers du XIIIe ième siècle, comme la cathédrale d'Albi, commencée en 1282.

Beaucoup de ces églises de cette forme sont liées aux ordres mendiants (église des Cordeliers de Toulouse, Sainte-Catherine et Saint-François de Barcelone). Faut-il invoquer à Vannes une influence directe de ces modèles, qui auraient pu être transmis par des compagnons de saint Vincent Ferrier restés sur place après le décès du Dominicain en 1417 ? On observera en tout cas que l’évêque Yves de Pontsal, promoteur de la reconstruction de la nef, appartenait lui-même à l´ordre dominicain.

Au demeurant, la nef de Vannes présentait une différence notable avec les églises gothiques du Midi : reprenant la vieille formule du mur épais, l´architecte avait aménagé dans la paroi, au-dessus des grandes arcades séparant la nef des chapelles latérales, une galerie de circulation qui passait à travers les contreforts et desservait les fenêtres hautes. La balustrade de cette galerie étant une restitution de Charier (1845), l´ancienne ayant été brisée par les échafaudages lors de la construction de la voûte en 1768 et remplacée par des grilles de fer en 1776.

La nef était-elle prévue dès l´origine pour être voûtée ? Un faisceau de présomptions incitait à répondre par l´affirmative : sa largeur, somme toute modeste par rapport aux plus grands vaisseaux languedociens et catalans, qui avoisinent ou dépassent 20 m, l´importance des contreforts, l´existence d´arcs-boutants – certes très minces – et d´un arc formeret au-dessus de l´arc triomphal conforte ce postulat.

De plus, les relevés du XVIIIe ième siècle montrent clairement des départs de voûtes, tant dans la nef que dans le transept. Enfin, la structure s´est révélée parfaitement apte, sans subir de modifications, à porter les massives voûtes d’arêtes lancées en 1768.

L´intention de voûter le transept est encore plus évidente, comme en témoigne la présence de colonnes engagées dans les angles sud-est et sud-ouest du bras sud – identiques à celles qu´on voit au même emplacement à Notre-Dame de Quelven –, de dosserets et de traces de formerets, bûchés au XVIIIe ième siècle, mais bien apparents dans le bras nord.

Quoi qu´il en soit, la mise en place des voûtes classiques, plus écrasées que ne l´eussent été des croisées d´ogives, avait considérablement modifié la perception du volume du grand vaisseau, dont le lambris du XVIIe ième siècle était situé une dizaine de mètres plus haut.

L'ancien dessin des chapelles

Les chapelles de la nef étaient voûtées d’ogives mais leurs dimensions, comme l’épaisseur des murs-contreforts qui les séparaient, étaient inégales. Ces différentes dimensions résultent peut-être de la réutilisation des fondations de l´église précédente.

Du côté sud, la chapelle la plus proche du transept, dédiée jadis à Sainte-Catherine, abritait le tombeau de l'évêque bâtisseur Yves de Pontsal, dont les armes se voyaient aussi sur le vitrail.

Datant de 1518, la jonction de la nef avec le transept était assurée par un grand arc accosté de deux arcs en plein-cintre superposés, artifice destiné à réduire la largeur de la croisée et peut-être à établir une correspondance visuelle avec le chœur à déambulatoire. Des passages latéraux permettaient aux fidèles d’accéder au tombeau de saint Vincent en contournant le chœur des chanoines.

L´arc inférieur formant étrésillon portait une galerie qui prolongait celle de la nef. Cette galerie devait desservir le jubé.

Les piles ouest de la croisée, polygonales, étaient épaulées vers la nef par des contreforts puissants, richement moulurés et ornés de figures sacrées ou grotesques (Christ bénissant, ange porteur d´écusson, homme sauvage, Samson terrassant le lion, lions fantastiques, mascarons).

La croisée du transept, plus large que le chœur roman auquel elle se rattachait ,non sans maladresse, était entièrement occupée par le chœur liturgique et les stalles des chanoines.

L´élévation du transept, dont le bras nord est plus profond que son homologue du midi, reprenait le parti de la nef, à cette réserve près, que la galerie de circulation ménagée dans l´épaisseur des murs situé à l’est et l’ouest, était partiellement dissimulée à la vue et n´apparassaît que sur les murs-pignons et sur le mur situé à l’est. Des fenêtres hautes ouvertes au-dessus de l´entrée du déambulatoire permettent l'éclairage,

La balustrade, à la différence de celles de la nef, présentait ici une succession de motifs flamboyants, des cercles garnis de deux mouchettes tête-bêche.

La verrière du bras sud contenait une effigie de l´évêque Jacques de Beaune (1504-1511).

Enfin, on peut se demander si la chapelle Notre-Dame, voûtée par l´évêque Jean Validire qui y avait élu sépulture, reconstruite et dédiée par la suite à Saint-Vincent Ferrier, n´était pas à l´origine, comme la chapelle de la Victoire à la cathédrale de Quimper, un édifice autonome, dont le projet grandiose de 1536 devait faire la chapelle absidale du nouveau chœur.

Le groupe cathédrale comprenait au nord du chevet une chapelle dédiée à Saint-Jean-Baptiste, qui servait de baptistère à la paroisse. Cette chapelle construite en 1310 par le chanoine et archidiacre Jean de Bois-Hélio, était en ruine en 1438, et fut rebâtie sur les mêmes fondements par Jean Validire. Vendue en 1791, puis cédée à la fabrique en 1822, elle fut détruite en 1857 pour permettre l’élargissement de la rue des Chanoines.

Visite de la cathédrale Saint Pierre de Vannes, une des cathédrales la plus originale de Bretagne

 

Si certaines cathédrales semblent s’élever d’un seul élan vers le ciel, à l’image de celle de Chartres, d’autres portent les marques des soubresauts architecturaux de leur histoire. La cathédrale Saint-Pierre de Vannes est de celles-ci.

La contemplation de sa façade offre une grande diversité de styles : roman du début du XIII ième siècle pour la tour nord néogothique pour la tour sud, et même une rotonde Renaissance italienne, côté nord. C’est là un édifice où les courants artistiques se juxtaposent et se recouvrent au gré des siècles. De même, la dévotion à Saint Vincent Ferrier, saint patron de la ville, a pu éclipser celle à saint Patern, né cinq cents ans plus tôt. C’est ainsi que la statue qui accueille le visiteur aux portes de la cathédrale de Vannes n’est pas celle du saint autochtone, mais celle d’un prédicateur espagnol, né à Valence à 1200 kilomètres de là.

Un financement difficile

En 1418, le Duc de Bretagne Jean V prie le prédicateur Vincent Ferrier de venir en Bretagne pour raviver la foi bretonne. Le 5 avril 1419, un an après son arrivée à Vannes, le prédicateur meurt d’épuisement dans une maison de l’actuelle place Valencia. Un tableau dans le transept nord le représente sur son lit de mort, auprès de la duchesse de Bretagne affligée. En une année seulement, ce prédicateur aura su toucher, non seulement l’âme des vannetais, mais aussi celle de nombreux européens. En effet, avant son arrivée à Vannes, le prédicateur Vincent Ferrier avait parcouru le continent européen.

Très rapidement, des fidèles, de toute l’Europe, se pressent à son tombeau pour obtenir son intersession et déposer, en remerciement, leurs offrandes.

Malgré cela, l’édification de la cathédrale de Vannes fut très difficile. En 1389, pour aider à son financement, le pape Boniface IX accorda une indulgence. Toutefois, cette aide n'était pas suffisante et l'évéché avait toujours autant de difficulté à réaliser cette construction.

L´épiscopat décisif à cette construction fut celui du dominicain Yves de Pontsal (1450-1476). Ce dernier est l’ancien confesseur de la duchesse Jeanne et est le trésorier du chapitre depuis 1436. En 1451, il obtint du Pape Nicolas V une bulle accordant une indulgence plénière pour dix ans à ceux qui visiteront la cathédrale et y feront une aumône pour son achèvement.

Le 23 juillet 1455, le Pape Calixte III renouvela l’indulgence de 1451 pour dix autres années après l’expiration des dix premières. En 1455, Vincent Ferrier est canonisé, à l’issue d’une enquête rassemblant 312 témoignages. Pour la grande fête de la canonisation du saint, la cathédrale fut tapissée sur toute sa hauteur ! 

La nef, réaménagée sous l’épiscopat d’Yves de Pontsal, est consacrée en 1476. Cette nef est dite « à vaisseau unique », c’est-à-dire sans bas-côtés. Cette caractéristique est très rare en Bretagne alors qu’elle est beaucoup plus courante en Catalogne. Autre spécificité, le maître-autel se trouve non pas dans le chœur, mais à la croisée du transept. Cette particularité trouve son origine dans une décision de Monseigneur de Bertin qui avait souhaité de le rapprocher des fidèles. C’est pourquoi, en 1768, cet évêque a ordonné la destruction de l’ancien chœur et fait voûter d’arêtes le transept et la nef, changeant considérablement le volume de l’édifice. Cette voûte dissimule, toujours, la charpente lambrissée d’origine se trouvant à une dizaine de mètres plus haut. A cette époque, l’agencement de l’intérieur de la cathédrale ne mérite cependant pas le sévère jugement de l’inspecteur général des monuments historiques Prosper Mérimée qui déclara que seuls  les tours et le portail étaient dignes d’intérêt. 

Les travaux du chœur ont par ailleurs condamné l’accès à la crypte où se trouvait, dans un premier temps, le tombeau de saint Vincent Ferrier. Par la suite, ce tombeau fut déplacé plusieurs fois. Aujourd'hui, il se trouve dans le transept Nord après avoir été, depuis 1956, dans la rotonde du Saint Sacrement. Un buste reliquaire de 1903 s’y trouve installé.

Partout le souvenir du saint patron de la ville irradie, jusque dans la chapelle absidiale de saint Vincent, dans l’axe du chœur. Le retable de style lavallois daté de 1634, présente la rare alliance du marbre et du calcaire. Sous le regard d’une Vierge sculptée, une autre alliance retient l’attention du pèlerin : celle de la statue de saint Vincent Ferrier, dans la niche centrale, et celle de saint Patern à sa droite. Dans ce renouvellement de pierres élevées par la foi, les nouvelles dévotions ne condamnent pas les anciennes à l’oubli.

Dimensions de la cathédrale Saint Pierre

D’une longueur de 110 mètres, la cathédrale de Vannes est la plus longue cathédrale de Bretagne.

Les styles existant dans la cathédrale Saint Pierre

De style gothique, le cathédrale de Vannes fut élevée sur le site de l’ancienne cathédrale romane. Sa construction s’étendit sur cinq siècles, du XV ième siècle au XIX ième siècle. Si l’on inclut la durée d’existence de la tour-clocher, de style roman et seul vestige de l’ancienne cathédrale, nous arrivons à une durée de construction de sept siècles. 

La première cathédrale de Vannes fut détruite en 919 lors des invasions normandes en Bretagne. Une nouvelle cathédrale fut construite, dans un style roman, vers 1020 par l’évêque Judicaël et son frère Geoffroy Ier, Duc de Bretagne. Selon la tradition, cette cathédrale était édifiée au même emplacement. Faite de granit et continuellement modifiée par l’addition de nouvelles structures, la cathédrale est un édifice extrêmement composite.

La reconstruction en style gothique décidée par l’évêque Yves de Pontsal se fit entre 1454 et 1520. Elle fut rendue nécessaire du fait que l’ancien sanctuaire était devenu trop petit pour faire face à l’affluence des pèlerins qui se pressaient autour du tombeau de saint Vincent Ferrier. La cathédrale de Vannes a été édifiée grâce aux offrandes des pèlerins venus se recueillir sur le tombeau du saint que le pape Calixte III vient de canoniser. La nef, le transept et le porche du croisillon nord datent de cette époque.

Au XVI ième siècle a été construite une chapelle ronde à étage. Cette chapelle est appelée Tour du Saint Sacrement ou Tour Renaissance ou encore Tour Danielo, du nom de son édificateur.

La tour nord est la principale structure héritée de l’ancienne construction romane.

Les voûtes et le choeur ne furent construits qu’au XVIIIe entre 1771 et 1774. Enfin la tour sud et la façade occidentale avec son porche datent du milieu du XIX ième siècle.

L’extérieur aujourd’hui

La façade occidentale fut construite en 1857 en style néo-gothique. Sur le pilier central du portail, à l’extérieur, se trouve la statue du Dominicain saint Vincent Ferrier.

 La façade nord s’ouvre sur le jardin du cloître. Ce jardin contient les ruines du XVI ième siècle d'un cloître fermant l'ancien cimetière de la cathédrale de Vannes. Cette façade nord s’ouvre sur la rue des Chanoines, grâce au beau porche dit des Chanoines qui termine le croisillon nord du transept en style gothique tardif.  Ce porche est décoré des 12 niches correspondant aux statues des 12 apôtres.

L’intérieur de la cathédrale

La nef s’étend sur six travées dont la première constitue le narthex. Il n’y a pas de vaisseaux collatéraux nord et sud. Ceux-ci sont remplacés par deux séries de cinq chapelles donnant sur le vaisseau central. Les chapelles de la première travée sont inexistantes car occupées par les deux tours.

Les chapelles du côté sud

Les cinq chapelles du côté sud sont les suivantes :  

Chapelle des Fonts Baptismaux

C’est la plus petite des 5 chapelles. Depuis 1856 elle accueille les fonts baptismaux. Cependant elle est trop exiguë pour qu’on y pratique des baptêmes : ceux-ci ont lieu au milieu des stalles de l’arrière-chœur. Le vitrail de cette chapelle est divisé en six médaillons : on retrouve d’abord Adam et Ève mangeant le fruit défendu, puis étant chassés du Jardin d’Eden. Puis nous retrouvons Jean le Baptiste baptisant le Christ et le reconnaissant comme le Messie auprès de la foule, et enfin le baptême et le sacre de Clovis par Saint Rémi. Ce vitrail a été offert en 1878 par Anne de Néverlée, comtesse douairière de Courcy. On peut y remarquer un devant d’autel du XVI ième siècle représentant la Cène du Jeudi-Saint.  

Chapelle Sainte Anne

Sainte Anne est la sainte patronne de la Bretagne. Cette sainte, par sa représentation, bénéficie d’une dévotion particulièrement grande en Bretagne. Le retable date du XIX ième siècle. On retrouve Sainte Anne avec les traits d’une femme âgée, accompagnée de sa jeune fille Marie. A leur gauche, Joseph et l’Enfant Jésus. A leur droite, Saint Joachim, le mari de Sainte Anne, portant dans sa main gauche une corbeille contenant deux colombes, offrande pour la Présentation au Grand Prêtre de Jérusalem. Le vitrail de la chapelle montre le pèlerinage de Sainte-Anne d’Auray, et d’autres évènements importants de sa vie. Admirez en particulier la statue en bois doré du XVIII ième siècle et le vitrail. Vous y trouverez aussi le tombeau de Monseigneur Bécel qui fut évêque de Vannes entre 1866 et 1897.

Chapelle des Saints Coeurs de Jésus et Marie ou Chapelle du Rosaire

Le vitrail de cette chapelle montre le Sacré Cœur de Paray-le-Monial. Vous y trouverez aussi un remarquable retable de Philippe Matozrec (1763) dont le tableau représente les saints cœurs (signes de l’amour) de Jésus et de Marie dont les bontés tombent sur l’Église et les hommes. Ce vitrail est un des premiers vitrail représentant le Sacré Cœur de Paray. Vous y trouverez aussi le tombeau de Monseigneur Bertin évêque de Vannes de 1746 à 1774.

Chapelle du Bienheureux Pierre René Roque

Le Bienheureux Pierre René Roque est né à Vannes et était un prêtre de Vannes, connu pour sa grande piété. Lors de la Révolution Française, ce prêtre réfractaire fut condamné à mort et guillotiné, en 1796, sur l’actuelle Place Maurice Marchais, pour avoir porté la Sainte Communion à un mourant. Il est enterré sous l’autel. Ce prêtre a été béatifié en 1934. Un gisant en cire, sous l’autel, le représente en habits sacerdotaux de l’époque.

Chapelle Saint Gwenaël

Cette chapelle comprend l’entrée sud de la cathédrale. Saint Gwenaël prit part à l’évangélisation des diocèses bretons au VI ième siècle. La cathédrale de Vannes possédait jusqu’à la Révolution des restes de St Gwenaël. Sur le vitrail de cette chapelle, Saint Gwenaël est représenté en compagnie de la Bienheureuse Françoise d’Amboise. Cette dernière, Duchesse de Bretagne, fonda le couvent de Carmélites à Vannes qui fut, aussi, le premier carmel féminin de France. Le tableau est une représentation symbolique de la Charité peint par Nicolas Gosse en 1842,

Transept Sud

Chapelle ND de Lourdes - Ce transept s’ouvrait sur la Porte des Ducs, en direction du château de l’Hermine. Cette porte fut fermée en 1770 et le transept transformé en chapelle. Cette chapelle est très visitée par les vannetais pour y prier Notre Dame de Lourdes. Le petit vitrail représente la première communion de la Bienheureuse Françoise d’Amboise, duchesse de Bretagne, qui, devenue veuve en 1457, fonda à Vannes, le couvent de Carmélites à Vannes. Ce couvent fut le premier carmel féminin de France. Au dessus, le vitrail est consacré au titulaire de la cathédrale : l’apôtre Pierre. A gauche un tableau représente la montée au ciel de Sainte Pétronille, la fille spirituelle de St Pierre. A droite de l’autel est inhumée Madame Catherine de Francheville, fondatrice de la Retraite des femmes, qui a été déclarée vénérable lors de l’ouverture de sa cause en béatification en 1906. La Retraite des femmes, est un centre spirituel jésuite qui accueille pour quelques jours des personnes désireuses d’approfondir leur foi dans l’esprit de saint Ignace de Loyola, le fondateur de la Compagnie de Jésus.

Le choeur liturgique

Le choeur de la cathédrale de Vannes abrite trois autels créés par le sculpteur marseillais Christophe Fossati du XVIII ième siècle. De part et d’autre du maître-autel, les statues de Saint Pierre et de Saint Paul, des sculpteurs marseillais Dominique et Christope Fossati. sont placées au-dessus de deux autels plus petits. La tradition veut que Pierre soit plus sombre du fait que longtemps cet autel ait été l’autel paroissial devant lequel brûlaient les cierges pour la messe.

Au fond du choeur se trouve l’ancien maître autel qui est d’une grande beauté mais qui n'est plus utilisé comme maitre-autel. A l'origine, l'ancien maître autel était réservé uniquement pour les seules messes solennelles. Aujourd'hui, cet autel est utilisé comme " Retable de Gloire" pour la Croix Glorieuse dorée de 2003. Cette Croix, toujours illuminée, domine le sanctuaire. Les deux Anges sur le Maître Autel rappellent ceux de l’évangile, gardiens du tombeau vide au matin de Pâques : ils annoncent la Résurrection de Jésus Christ. Ces deux anges rappellent aussi les deux anges de l'Arche de L'Alliance qui contenait les Tables de la Loi sur lesquelles Dieu avait gravé les Dix Commandements. L'Arche de l'Alliance représentant la Vierge Marie, les deux anges, Saint Joseph, son époux  et Saint Jean, l'apôtre à qui Jésus confia la Vierge Marie alors qu'il était en train d'agoniser sur la Croix. Les Dix Commandements représentant la Parole de Dieu : Jésus.

Le chœur a été réaménagé en 2003 : La disposition de la cathèdre (siège de l’évêque) entourée des sièges des prêtres, est le symbole de la communion entre l’évêque et les prêtres du diocèse. La cathèdre donne son nom à la cathédrale; elle est le lieu de la présidence et de l’enseignement épiscopal. L’autel et l’ambon - tables de l’Eucharistie et de la Parole - sont du même marbre blanc pour manifester le lien entre ces deux tables.

Déambulatoire

 Le chœur est entouré d’un très large déambulatoire destiné à canaliser les pèlerins venus prier sur la tombe de Saint Vincent Ferrier, au moyen-âge. Ce déambulatoire date du XVIII ième siècle. Une plaque de marbre, sur la droite indique que l’église cathédrale a été affiliée à la basilique Saint-Pierre de Rome en 1870. La cathédrale porte donc aussi le titre de basilique, signe spirituel d’un lien particulier avec l’Église de Rome. Dans le déambulatoire se trouve le monument aux morts de la guerre 1914-1918. Devant l’entrée du Trésor se trouve une Pietà émouvante taillée dans un marbre blanc d’une finesse surprenante.

Le trésor de la cathédrale

Le trésor de la cathédrale se trouve dans l’ancienne salle capitulaire (1782) du déambulatoire, ornée de boiseries Louis XVI du XVIII ième siècle. On y accède par un escalier. Le trésor rassemble une collection d’objets d’art religieux qui proviennent de plus de vingt communes du Morbihan. Vous pouvez y admirez en outre :
- un remarquable coffret de mariage en bois recouvert de parchemin (XII ième siècle), qui peint des scènes médiévales (la chasse, un tournoi, la châtelaine et son ménestrel)
- une croix reliquaire en or et vermeil du XII  ième siècle
- des crosses en ivoire du XIII  ième siècle
- un missel et graduel du XV ième siècle
- un pyxide en ivoire du XVI ième siècle
- de nombreuses pièces d’orfèvrerie sacrée du XVII ième siècle et XVIII ième siècle  : calices, patènes, custodes, ciboires, croix d’autel, ostensoirs…
- des  documents et livres anciens, dont l’enquête de canonisation de St. Vincent Ferrier.

Chapelle du Saint Sacrement et de Notre Dame de Pitié - Chapelle axiale

Cette chapelle est réservée à la prière silencieuse devant le Saint Sacrement. Le retable est richement sculpté. On y voit les statues en terre cuite de trois saints spécialement vénérés à Vannes : de gauche à droite, saint Patern, saint Vincent Ferrier et saint Gwenaël. Au sommet du retable se trouve une Vierge à l’Enfant de Charles Hoyau : Notre Dame de Pitié. Dans le passage, sur le côté, une « Pietà » est l’élément central du Monument aux Morts de la guerre 1914-1918. Un vitrail, don d’une Américaine, évoque la générosité des vannetais à l’égard des soldats américains, soignés à Vannes au cours de la Première Guerre Mondiale.

Transept Nord

Ce transept héberge la chapelle du tombeau de Saint Vincent Ferrier. Déplacé en 1956 dans la Tour du Saint-Sacrement, le tombeau de saint Vincent Ferrier a retrouvé en mai 2018, l’emplacement qu’il avait toujours eu, comme l’indique le grand vitrail situé tout au-dessus du porche des Chanoines. Les reliques de ce saint prédicateur sont conservées dans un reliquaire en forme de buste. Les autres reliques sont dans une châsse en forme de chapelle. La tapisserie des Gobelins déployée derrière le tombeau, qui fut offerte en 1615 par l'évêque Jacques Martin, représente plusieurs miracles posthumes de saint Vincent, et la scène de sa canonisation en 1455. Deux grand tableaux du 17 ième Siècle sont disposés de part et d’autre de cette chapelle. L’un représente la mort de Saint Vincent Ferrier de Gosse 1845, et l’autre sa prédication aux infidèles de Mauzaise, 1831, Au passage, vous pouvez voir l’ancien chœur des chanoines du XVIII ième siècle avec, au centre de l’abside, la stalle épiscopale.  

Les cinq chapelles du côté nord

Chapelle Notre-Dame de Miséricorde

Anciennement chapelle Saint Yves. Elle abrite une peinture de la Vierge à l’Enfant de Delaval (1836). On peut également y voir un vitrail représentant Saint Yves qui bénéficie d’une position privilégiée dans les églises bretonnes. Ce très beau retable avec la statue de Notre Dame de Miséricorde rappelle que les vannetais aiment à venir prier ici la Vierge Marie sous le vocable de Notre Dame de Miséricorde, Notre Dame de l’Amour de Dieu. Vous pouvez admirer aussi le tableau d’une Vierge à l’enfant (Delaval, 1836). Vu la qualité de son travail, ce peintre regretta que « ce tableau qui, par sa forme aurait fait un ornement convenable pour une chapelle royale, soit allé se perdre dans la cathédrale de Vannes ». Vous pouvez aussi admirer le bateau ex-voto ainsi que le vitrail en l’honneur de saint Yves. Défenseur des libertés des Églises bretonnes face au pouvoir royal de France, il est représenté dans toutes les cathédrales bretonnes. Saint Yves est le patron des « recteurs » bretons ainsi que celui des avocats.

Rotonde du Saint Sacrement ou Tour Dianélo

Nous devons cette chapelle au goût et aux moyens financiers de Jean Daniélo, chanoine et archidiacre de Vannes, qui avait fait toute sa carrière à la cour papale de Rome, et, en était revenu enthousiasmé par les constructions de Bramante, San Gallo ou Michel Ange. Il décida donc d'orner la cathédrale d’une chapelle lui rappelant le style architectural qu’il avait tant admiré. Cette chapelle de style Renaissance italienne, de plan centré, est un monument unique en France par son architecture et son style, où se reconnaissent les chapiteaux à l'antique, les frontons, les coquilles ou les défoncements en forme de cercle qui symbolisent l'hostie. Comme l’indique l'inscription qui s'y trouve toujours, au Corps Sacré de Notre Seigneur Jésus-Christ, cette chapelle fut toujours la chapelle du Saint-Sacrement. Jusqu’en mai 2018, elle abritait le tombeau de Saint Vincent Ferrier. Actuellement vide, elle pourrait dans un avenir proche, devenir « chapelle des fonds baptismaux ». Cette chapelle fut admirablement restaurée en 2009.  La voûte originale parsemée d'étoiles ou de palmettes fut peinte en 1537

Chapelle Notre Dame du Mené - Porte du cloître et de la Miséricorde.  Ancienne Chapelle Saint Antoine

La statue en bois (1874) de Notre Dame de la Charité ( ou du Mené) provient de la communauté des Sœurs de la Retraite du Mené. Une porte appelée depuis 2015 « Porte de la Miséricorde » donne sur les restes du cloître du XVI ième siècle. Celle-ci constitue l’entrée nord de la cathédrale. On peut admirer une peinture de Vincent datée de 1830 qui représente Jésus Christ sur la Croix, Saint Jean, la Vierge Marie et Sainte Marie-Madeleine.

Chapelle Saint Louis

Saint Louis est un Roi de France de la dynastie des capétiens. Il régna pendant plus de 43 ans, de 1226 jusqu'à sa mort du scorbut à Tunis en 1270, lors des huitièmes croisades. Considéré comme un saint de son vivant, il est canonisé par l'Église catholique en 1297. Ce Roi de France a atténué les excès de la féodalité au profit de la notion de bien commun et a développé la justice royale. Par celle-ci, il renouvelle la « quarantaine-le-roi », temps de réfléxions et de pourparlers obligatoires que devaient respecter deux clans ennemis avant de se faire la guerre,  ordonne la présomption d'innocence, atténue l'usage de la torture, interdit l'ordalie et la vengeance privée et institue la supplicatio, consistant à pouvoir faire appel au roi pour l'amendement d'un jugement.

Chapelle Saint Mériadec et Saint Patern

Ici le vitrail représente Saint Mériadec et Saint Patern, premier évêque de Vannes. On peut également admirer le tableau de Rivoulon effectué en 1846, "Litanies de la Sainte Vierge", ainsi que celui de Destouches de 1819, montrant la Résurrection de Saint Lazare.

 

 

L'histoire de la cathédrale Saint Pierre de Vannes, bâtiment religieux moteur du développement de Vannes prend racine dans la fin du V ième siècle.

 

Dans un aveu rendu au roi en 1640, les chanoines de Vannes « disent qu'ils trouvent en leurs vieux registres et légendaires que le duc de Bretaigne donna à Saint Patern, leur premier évesque, son pallays, où il fist bastir l'église cathédralle de Saint-Pierre, avec les lieux adjassans,... ce qui fuct fait, comme ils croient, en l'an 465 ».

C’est ainsi qu’en l’an 465, un concile provincial se réunit à Vannes, pour le sacre de saint Patern ; l'assemblée se tint dans l'église de Vannes, in Ecclesia Venetica. Il s’agit ici de la première mention de le cathédrale de Vannes.

La première cathédrale de la ville de Vannes se situait au centre de la cité fortifiée gallo-romaine, sur la colline du Mené. Il s’agit donc, selon toutes les apparences, de l’emplacement actuel de la cathédrale.

Au décès du Roi de Bretagne, Alain I le Grand en 907, les Normands envahirent la Bretagne. Les ravages furent effroyables, surtout à partir de 919; les populations épouvantées s'enfuirent au loin, en confiant à des personnes sûres les reliques des saints et les objets du culte. La première cathédrale de Vannes, comme celle de Nantes furent brûlées à cette époque.

Dans le premier tiers du XI ième siècle, pour répondre aux terreurs de l’an mille, l’évêque Judicaël (991-1037) et son frère le duc de Bretagne Geoffroy I  commencèrent la reconstruction de la cathédrale de Vannes. Malheureusement, il n’existe aucun document sur l’architecture de cette dernière. En effet, le chœur de la cathédrale qui subsista jusqu´en 1770 et qui est connu par un bel ensemble de plans, coupes et élévations dressées au XVIIIième siècle, correspond à un édifice plus récent, sans doute de la fin du XII ième siècle.

Ces documents montrent que la cathédrale du XII ième siècle s’inspirait beaucoup des églises du Maine telle que Notre-Dame d’Avesnières à Laval ou de Notre-Dame-du-Pré au Mans. En effet, ces églises possédaient, tout comme la cathédrale de Vannes, un déambulatoire à trois chapelles rayonnantes et une élévation à trois niveaux – grandes arcades, arcature aveugle, fenêtres hautes – où coexistaient arcs brisés et plein-cintre.

C´est probablement sous l´épiscopat de Guéthénoc (1182-1220) qu´est construite la façade ouest de la cathédrale. Malheureusement, en raison des faibles moyens financiers, l’entretien de la cathédrale est souvent oublié. Cette situation est connue par l’indulgence accordée par le pape en 1389 qui devait aider aux financements des nombreuses réparations.

Suite au décès de Saint Vincent Ferrier (1357-1419) et son inhumation dans la cathédrale de Vannes, l’évêque Amaury de La Motte et le chapitre de la cathédrale s’entendent pour consacrer le tiers des offrandes faites au tombeau de saint Vincent Ferrier pour restaurer la cathédrale et, ainsi, la préserver d’une « ruine imminente ».

Pourtant, malgré les dons importants générés par les pèlerinages sur le tombeau de Saint Vincent Ferrier, les travaux menés dans la première moitié du XV ième siècle ne semblent concerner seulement que les annexes de la cathédrale. Ainsi, selon Albert Le Grand, Jean Validire, élu évêque en 1433, «  fit bastir le revestiaire de son église cathédrale, et le lieu capitulaire, et la voûte de la chapelle de Nostre-Dame derrière le chœur, où il gist ».

L´épiscopat décisif au relèvement de la cathédrale fut celui du dominicain Yves de Pontsal (1450-1476). Ce dernier est l’ancien confesseur de la duchesse Jeanne et est le trésorier du chapitre depuis 1436. En 1451, il obtint du  Pape Nicolas V une bulle accordant une indulgence plénière pour dix ans à ceux qui visiteront la cathédrale et y feront une aumône pour son achèvement.

Le 15 mai 1455, le pape Calixte III suspendit toutes les indulgences particulières, en faveur de la croisade contre les Turcs, qui venaient de s'emparer de Constantinople et qui menaçaient l'Europe entière.

Le 29 juin 1455, la canonisation de saint Vincent Ferrier attira pèlerins et offrandes, et donna lieu, en 1456, à une cérémonie dans une cathédrale, superbement tapissée de haut en bas . Il faut dire qu’une nouvelle bulle du 27 mai 1458 accorda, pour le jour de la fête de Saint Vincent Ferrier, une indulgence partielle à ceux qui visiteraient la cathédrale et y feraient une aumône.

Le 23 juillet 1455, le Pape Calixte III renouvela l’indulgence de 1451 pour dix autres années après l’expiration des dix premières. Comme il n'y avait eu encore que trois années d'utilisées, c'était une réserve de 17 ans à valoir après la croisade.

Néanmoins, malgré ce décorum, le Pape Pie II qualifie, en 1459, la nef de " vetustate collapsa et ruinosa ". En 1460, ce Pape prolonge, pour dix sept ans, par une nouvelle bulle l’indulgence plénière accordée par ses prédécesseurs. Cette bulle précise que  l´évêque et le chapitre avaient avancé leur œuvre et fait élever une grande partie des piliers , que la nef de l’église était entièrement découverte. On se proposait de refaire le cloître  et vingt années de travaux pour le moins paraissaient nécessaires  pour achever l’ouvrage.

En 1473, la fabrique consacre 500 écus à l´acquisition de maisons attenant au côté sud de l’église, sans doute pour les démolir.

En 1474, le Duc de Bretagne François II, afin de contribuer à la bonne œuvre et de compter parmi les bienfaiteurs de la cathédrale, fait gracieusement don des droits de mutation perçus lors de la vente ou de l'échange d'une terre roturière.

Entre 1475 et 1476, les sommes récoltées par les pèlerinages sur le tombeau de Saint Vincent Ferrier et les différents dons récoltés permirent l’achèvement des chapelles sud. Les deux premières purent être pavées et la seconde pu recevoir des vitraux. Parmi ces nouvelles chapelles, deux d’entre elles furent voûtées.

En 1476, la nef est consacrée par l´évêque de Sinope. Les fidèles purent, enfin, assister au culte sous son abri.

En 1478, sur la demande de l´évêque Pierre de Foix et du Duc de Bretagne François II, le Pape Sixte IV rappelle que l’Evèque Yves de Pontsal et le chapitre ,“ ont eu soin à plusieurs reprises de la restaurer et augmenter par une œuvre d´un travail remarquable et important, et comme ces travaux sont encore imparfaits et ne peuvent être achevés par les revenus de l´église qui sont loin de suffire convenablement à cette entreprise et aux autres charges ”, il accorde une nouvelle indulgence plénière, à la fête de Saint-Pierre, pour une durée de quatre ans.

Entre 1483 et 1484, des ouvriers travaillent encore sur les finitions de la nef. En 1484, le sénéchal de Vannes autorise le procureur de la fabrique à faire abattre le porche “ qui est au devant du grand portail ” pour en édifier un nouveau.

Ces travaux du frontispice ouest ont duré une dizaine d´années : achèvement des pinacles en 1491, mise en place des vitraux de la grande fenêtre en 1492 et du voûtement du porche en 1493.

En 1494, comme la Duchesse Jeanne en 1433, Isabeau d´Écosse, épouse de François II, choisit la cathédrale pour lieu de sa sépulture. Ainsi, elle fait don de 2000 écus d´or pour aider à sa construction. Ces 2000 écus d’or servirent aussi de contrepartie à la fondation de faire dire une messe quotidienne pour elle et les siens devant le second autel de Saint Vincent. Cet autel était adossé au pilier sud du chœur, auprès du trône pontifical. Le nivellement du pavé du chœur a fait disparaître la trace de ces tombes princières, et la Révolution Française a emporté les fondations.

En 1504, avec l´aide financier de la Duchesse Anne, Reine de France, le chapitre entreprend la construction du bras sud du transept.

À la suite de nouvelles indulgences accordées en 1514, le chapitre procède dans le chœur liturgique, c’est à dire à la croisées des transepts, à des travaux préliminaires pour la reprise du chantier. C’est ainsi que les comptes de 1516 évoquent la démolition de trois piliers et de la voûte.

L´année suivante, les ouvriers interviennent sur la chapelle de Toussaint et, en décembre 1518, ils achèvent la croisée et le bras nord du transept.

Le chantier du cloître débute vers 1530. L’histoire de l’architecture gothique de la cathédrale de Vannes s’achève par ce dernier chantier.

En 1536, la pose de la première pierre de la chapelle absidale prélude à une reconstruction sur une grande échelle du chœur. Initialement le projet projetait de l’entourer d´une couronne de neuf chapelles. Ce projet fut abandonné dix ans plus tard.

En 1607, la voûte, « toute ruinée et preste de tomber », et la charpente du chœur roman sont intégralement réparées.

Entre 1626 et 1627, le chapitre fait poser un nouveau lambris au niveau de la nef, De plus, il fait paver le sol de celle-ci.

Entre 1634 et 1637, Gilles et Michel Moussin construisent, sur les fondements laissés un siècle plus tôt, la chapelle d´axe dédiée à Saint-Vincent-Ferrier et la dotent d'une voûte d´ogives et d´un grand retable lavallois. Dubuisson-Aubenay, qui visite alors l´édifice, décrit la cathédrale en ces termes : " l´église cathédrale de Saint-Pierre est imparfaite de toutes ses voûtes qui sont recouvertes de charpente, et a sa croisée passant par-dessus le chœur d´à présent. Il est .vray qu´il y a un chœur commencé et voûté, qui est fort bas et antique, au bout de celuy qui sert de chœur à présent, en attendant qu´en la place de ce vieil, on en face un neuf ».

En 1722, Le Hen, entrepreneur du marché de la tour, en redresse  les pentes inégales, à partir du second cordon.

En 1768, Mgr de Bertin entreprend, grâce aux subsides royaux, de faire voûter d’arêtes la nef et le transept. Suite à ces travaux, il lance la démolition de l´ancien chœur en 1770.

De 1771 à 1774, le chœur est rebâti en remplacement du sanctuaire roman mais avec des dispositions simplifiées : un déambulatoire, mais pas de chapelles rayonnantes.

En 1782, le portail ouest aux portes géminées de la fin du XVe siècle, est remplacé par une entrée unique.

En 1794, au paroxisme de la Terreur Révolutionnaire la cathédrale devient "Temple de la Raison".

La flèche nord, renversée par la foudre en 1824, est aussitôt reconstruite sur les dessins de Brunet-Debaisnes, architecte voyer de la ville, mais avec des proportions plus modestes. Toutefois, elle en reprend le plan octogonal.

En 1845, l´architecte diocésain Marius Charier refait la balustrade à quatre-feuilles et flammes de la galerie haute de la nef.

À partir de 1863, il conduit une très critiquable « restauration », qui comprend la destruction du mur-pignon et du portail ouest et de la tourelle sud, le voûtement sur croisées d´ogives des deux premières travées de la nef et la réfection dans un style rayonnant anachronique des meneaux des fenêtres hautes de la nef et du transept.

Classé seulement au début du XXe siècle, l´édifice est depuis lors entretenu par le service des Monuments historiques.

A propos de Vannes.Bretagne-Tourisme.com

Bretagne-Tourisme.com est un site breton visant à faire connaître la plus belle région du Monde : La Bretagne

N'hésitez pas à nous contacter pour vous faire part de vos idées et demandes !

Afin d'éviter l'agrégation et l'analyse des données collectées sur ce site Web par votre ordinateur, vous pouvez choisir de ne pas vous voire attribuer un cookie d'identification unique.

Pour faire ce choix, veuillez cliquer ci-dessous pour recevoir un cookie de désactivation.